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metaleuse

VIP-Blog de nirvanette
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  • Créé le : 05/05/2005 18:56
    Modifié : 22/06/2005 19:27

    Fille (16 ans)
    Origine : gironde
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    poesie d'un extrait d'elsa

    19/05/2005 22:24

    poesie d'un extrait d'elsa


    Le fou d'Elsa (extrait 2)


    Un espion de Castille franchissant le Djebel Cholaïr As-Sadj parvient au dessus de Grenade

    Ô froide et brûlante à la fois pécheresse au corps de corail
    Ville des Juifs aux mille et trente tours dans tes rouges murailles
    Genoux talés percé d'aiguilles sourd de neige et l'âme en sang
    Je te découvre et tes jardins d'amandiers à l'ombre du Croissant
    Fille de Mahom sous ma robe j'apportais des clous
    Et l'arbre du Vrai Dieu comme la lettre d'un amant jaloux
    Te voilà terre philosophale à mes pieds d'où sort l'orange
    Et j'ai peur maintenant de trop bien comprendre les Mauvais Anges
    Séduit par l'attrait de l'enfer à retrouver l'Andalousie
    Je suis envahi tout à coup par un parfum d'apostasie
    Grenade à chair de violette et de jasmin dont le vent mène
    A moi comme de bains publics une anonyme odeur humaine
    Tel est le désir au ventre que j'ai de toi que je me dis
    Que pour connaître la senteur du bois il faut une incendie
    Et je ne te posséderai jamais autrement pour moi-même
    Je suis l'émissaire d'un Roi chargé de te dire qu'il t'aime
    Qu'il ira de force ou de gré te prendre bientôt dans ses bras
    Te serrer dans ses jambes d'or tant que le ciel en saignera
    Je ne vais pas te raconter ma longue et déplorable histoire
    Et pourquoi je flaire le vent quand je longe tes abattoirs
    Et de qui je suis le jouet Comment je ne m'appartiens plus
    Car ma vie est derrière moi Seul m'obéir m'est dévolu
    Il ne reste rien de ces jours ici qui furent ma jeunesse
    Et l'écuelle est renversée où nul n'a bu le lait d'ânesse
    Je suis le fruit tombé de l'arbre et l'objet de perversion
    Taché talé honni jauni sali séché par le vent noir des passions
    J'ai joué mon ciel et mon sang j'ai brûlé mes jours et mon ombre
    J'ai payé d'une éternité la saison de mes plaisirs sombres
    J'ai roulé l'image de Dieu dans la boue de l'ignominie
    Et dans mon propre cauchemar c'est moi qui moi-même punis
    C'est dans mon miroir que je lis le roman de mes propres crimes
    Devenu mon propre bourreau devenu ma propre victime
    Prisonnier de ce que j'ai fait prisonnier de ce que je fus
    Et chaque pas m'est pour le pire à quoi je n'ai droit au refus
    La calomnie est mon devoir la corruption mon système
    Qui je veux perdre je noirci du fard de mes propres blasphèmes
    Du stupre caché de mes nuits du sang que répandit ma main
    Soldat de cette guerre affreuse où le mal est le seul chemin
    Je suis venu voir ici le défaut des murs les lieux d'échelle
    Et dans l'âme des gens la brèche et l'heure où dort la sentinelle
    Il faut sonder le désespoir frapper où l'homme sonne creux
    Qui tremble perdre sa richesse ou celui qui est malheureux
    Faire lever l'ambition dans les pâtures subalternes
    Semer au créneau l'incrédulité soudoyer la poterne
    J'épongerai l'étoile au ciel je couperai sa gorge au cri
    Et seuls les chevaux remueront vaguement dans les écuries
    Mais vertige de ta beauté quand j'ouvre ta ceinture d'arbres
    Je trahis mon maître et la Croix dans tes cours d'ombrage et de marbre
    Je perds le Dieu de mon baptême à l'eau fraîche de tes vergers
    Sur la musique de mon c?ur il n'est plus que mots étrangers
    Sur les pentes du Cholaïr je suis comme l'infant Sanchol
    Qui rasa sa tête et changea pour Chandja son nom d'Espagnol
    Pour cela nul ne sait quel fruit parricide il avait mordu
    Ni si vraiment c'est pour quelques maravédis qu'il s'est vendu
    Moi c'est une façon de langueur qui corrompt l'air de ma narine
    Mon ombre n'est plus sur mes pas mon c?ur n'est plus dans ma poitrine
    Seigneur mon Dieu pardonnez-moi de vous préférer ce vin doux
    Et le parjure est sur ma langue et je vous renonce à genoux
    Et je frémis comme l'incestueux dans les bras de sa mère
    Car cela ne se peur terminer que dans une terre amère
    La jouissance même est pour lui sa honte et son dénuement
    De quelque côté qu'il se tourne il y trouve son châtiment
    Et je suis pire que celui qui profane sa propre souche
    Moi qui trahis ma trahison et qui mens à ma propre bouche
    En désaccord l'âme et la main par une infâme comédie
    Mêlant la mort et le baiser les péchés et le paradis
    Déjà je vois la gorge à l'air rouler dans d'autres bras la ville
    Et de sa chair il adviendra comme de Cordoue et de Séville
    Où les paroles du Coran se barrent de mots en latin
    Et chaque rue ivre et sanglante est devenue une putain
    Que baisent des soldats heureux proférant des jurons étranges
    Pour qui toute nuit désormais aura le parfum de l'orange
    Ils promèneront avec eux un carnaval de dieux géants
    Et le suaire et la cagoule et le feu pour les mécréants
    Ils installeront leur chenil au seuil des palais almohades
    Et mettront leur linge à sécher sur le visage de Grenade

    Louis Aragon




     

     

    poesie

    19/05/2005 22:23

    poesie


    Bierstube Magie allemande


    Bierstube Magie allemande
    Et douces comme un lait d'amandes
    Mina Linda lèvres gourmandes
    qui tant souhaitent d'être crues
    A fredonner tout bas s'obstinent
    L'air Ach du lieber Augustin
    Qu'un passant siffle dans la rue

    Sofienstrasse Ma mémoire<
    Retrouve la chambre et l'armoire
    L'eau qui chante dans la bouilloire
    Les phrases des coussins brodés
    L'abat-jour de fausse opaline
    Le Toteninsel de Boecklin
    Et le peignoir de mousseline
    qui s'ouvre en donnant des idées

    Au plaisir prise et toujours prête
    O Gaense-Liesel des défaites
    Tout à coup tu tournais la tête
    Et tu m'offrais comme cela
    La tentation de ta nuque
    Demoiselle de Sarrebrück
    Qui descendais faire le truc
    Pour un morceau de chocolat

    Et moi pour la juger que suis-je
    Pauvres bonheurs pauvres vertiges
    Il s'est tant perdu de prodiges
    Que je ne m'y reconnais plus
    Rencontres Partances hâtives
    Est-ce ainsi que les hommes vivent
    Et leurs baisers au loin les suivent
    Comme des soleils révolus

    Tout est affaire de décors
    Changer de lit changer de corps
    A quoi bon puisque c'est encore
    Moi qui moi-même me trahis
    Moi qui me traîne et m'éparpille
    Et mon ombre se déshabille
    Dans les bras semblables des filles
    Où j'ai cru trouver un pays

    Coeur léger coeur changeant coeur lourd
    Le temps de rêver est bien court
    Que faut-il faire de mes jours
    Que faut-il faire de mes nuits
    Je n'avais amour ni demeure
    Nulle part où je vive ou meure
    Je passais comme la rumeur
    je m'endormais comme le bruit

    C'était un temps déraisonnable
    On avait mis les morts à table
    On faisait des châteaux de sable
    On prenait les loups pour des chiens
    Tout changeait de pôle et d'épaule
    La pièce était-elle ou non drôle
    Moi si j'y tenait mal mon rôle
    C'était de n'y comprendre rien

    Dans le quartier Hohenzollern
    Entre la Sarre et les casernes
    Comme les fleurs de la luzerne
    Fleurissaient les seins de Lola
    Elle avait un coeur d'hirondelle
    Sur le canapé du bordel
    Je venais m'allonger près d'elle
    Dans les hoquets du pianola

    Elle était brune et pourtant blanche
    Ses cheveux tombaient sur ses hanches
    Et la semaine et le dimanche
    Elle ouvrait à tous ses bras nus
    Elle avait des yeux de faïence
    Et travaillait avec vaillance
    Pour un artilleur de Mayence
    Qui n'en est jamais revenu

    Il est d'autres soldats en ville
    Et la nuit montent les civils
    Remets du rimmel à tes cils
    Lola qui t'en iras bientôt
    Encore un verre de liqueur
    Ce fut en avril à cinq heures
    Au petit jour que dans ton coeur
    Un dragon plongea son couteau

    Le ciel était gris de nuages
    Il y volait des oies sauvages
    Qui criaient la mort au passage
    Au-dessus des maisons des quais
    Je les voyais par la fenêtre
    Leur chant triste entrait dans mon être
    Et je croyais y reconnaître
    Du Rainer Maria Rilke

    Louis Aragon, Le Roman inachevé, Poèsie/Gallimard, Paris, 1980, pages 72 à 75.




     

     

    poesie

    19/05/2005 22:22

    poesie


    Il n'y a pas d'amour heureux


    Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
    Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
    Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
    Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
    Sa vie est un étrange et douloureux divorce

    Il n'y a pas d'amour heureux

    Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
    Qu'on avait habillés pour un autre destin
    A quoi peut leur servir de se lever matin
    Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
    Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes

    Il n'y a pas d'amour heureux

    Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
    Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
    Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
    Répétant après moi les mots que j'ai tressés
    Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent

    Il n'y a pas d'amour heureux

    Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
    Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
    Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
    Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
    Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare

    Il n'y a pas d'amour heureux

    Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
    Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
    Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri
    Et pas plus que de toi l'amour de la patrie
    Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs

    Il n'y a pas d'amour heureux
    Mais c'est notre amour à tous les deux

    Louis Aragon (La Diane Francaise, Seghers 1946)




     

     

    poesie

    19/05/2005 22:21

    poesie


    Voie lactée ô soeur lumineuse...


    Voie lactée ô soeur lumineuse
    Des blancs ruisseaux de Chanaan
    Et des corps blancs des amoureuses
    Nageurs morts suivrons nous d'ahan
    Ton cours vers d'autres nébuleuses

    Regret des yeux de la putain
    Et belle comme une panthère
    Amour vos baisers florentins
    Avaient une saveur amère
    Qui a rebuté nos destins

    Ses regards laissaient une traîne
    D'étoiles dans les soirs tremblants
    Dans ses yeux nageaient les sirènes
    Et nos baisers mordus sanglants
    Faisaient pleurer nos fées marraines

    Mais en vérité je l'attends
    Avec mon coeur avec mon âme
    Et sur le pont des Reviens-t'en
    Si jamais reviens cette femme
    Je lui dirai Je suis content

    Mon coeur et ma tête se vident
    Tout le ciel s'écoule par eux
    O mes tonneaux des Danaïdes
    Comment faire pour être heureux
    Comme un petit enfant candide

    Je ne veux jamais l'oublier
    Ma colombe ma blanche rade
    O marguerite exfoliée
    Mon île au loin ma Désirade
    Ma rose mon giroflier

    Les satyres et les pyraustes
    Les égypans les feux follets
    Et les destins damnés ou faustes
    La corde au cou comme à Calais
    Sur ma douleur quel holocauste

    Douleur qui doubles les destins
    La licorne et le capricorne
    Mon âme et mon corps incertains
    Te fuient ô bûcher divin qu'ornent
    Des astres des fleurs du matin

    Malheur dieu pâle aux yeux d'ivoire
    Tes prêtres fous t'ont-ils paré
    Tes victimes en robe noire
    Ont-elles vainement pleuré
    Malheur dieu qu'il ne faut pas croire

    Et toi qui me suis en rampant
    Dieu de mes dieux morts en automne
    Tu mesures combien d’empans
    J'ai droit que la terre me donne
    O mon ombre ô mon vieux serpent

    Au soleil parce que tu l'aimes
    Je t'ai mené souviens-t'en bien
    Ténébreuse épouse que j'aime
    Tu es à moi en n'étant rien
    O mon ombre en deuil de moi-même

    L'hiver est mort tout enneigé
    On a brûlé les ruches blanches
    Dans les jardins et les vergers
    Les oiseaux chantent sur les branches
    Le printemps clair l'Avril léger

    Mort d'immortels argyraspides
    La neige aux boucliers d'argent
    Fuit les dendrophores livides
    Du printemps cher aux pauvres gens
    Qui ressourient les yeux humides

    Mais moi j'ai le coeur aussi gros
    Qu'un cul de dame damascène
    O mon amour je t'aimais trop
    Et maintenant j'ai trop de peine
    Les sept épées hors du fourreau

    Sept épées de mélancolie
    Sans morfil ô claires douleurs
    Sont dans mon coeur et la folie
    Veux raisonner pour mon malheur
    Comment voulez-vous que j'oublie

    Guillaume Apollinaire




     

     

    poesie

    19/05/2005 22:20

    poesie


    Nuit rhénane


    Mon verre est plein d'un vin trembleur comme une flamme
    Écoutez la chanson lente d'un batelier
    Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes
    Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu'à leurs pieds

    Debout chantez plus haut en dansant une ronde
    Que je n'entende plus le chant du batelier
    Et mettez près de moi toutes les filles blondes
    Au regard immobile aux nattes repliées

    Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent
    Tout l'or des nuits tombe en tremblant s'y refléter
    La voix chante toujours à en râle-mourir
    Ces fées aux cheveux verts qui incantent l'été

    Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire

    Guillaume Apollinaire




     

     

    mes amours (poesie)

    19/05/2005 22:19

    mes amours (poesie)


    Le pont Mirabeau


    Sous le pont Mirabeau coule la Seine
    Et nos amours
    Faut-il qu'il m'en souvienne
    La joie venait toujours après la peine.

    Vienne la nuit sonne l'heure
    Les jours s'en vont je demeure

    Les mains dans les mains restons face à face
    Tandis que sous
    Le pont de nos bras passe
    Des éternels regards l'onde si lasse

    Vienne la nuit sonne l'heure
    Les jours s'en vont je demeure

    L'amour s'en va comme cette eau courante
    L'amour s'en va
    Comme la vie est lente
    Et comme l'Espérance est violente

    Vienne la nuit sonne l'heure
    Les jours s'en vont je demeure

    Passent les jours et passent les semaines
    Ni temps passé
    Ni les amours reviennent
    Sous le pont Mirabeau coule la Seine

    Vienne la nuit sonne l'heure
    Les jours s'en vont je demeure

    Guillaume Apollinaire (alcools)




     

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